GAD 36. Dans l'abîme de misère
Dans l'abîme de misère
Où j'expirais loin de toi,
Ta bonté, Dieu de mes pères,
Descendit jusques à moi.
Tu parlas, mes yeux s'ouvrirent ;
A mes regards éperdus
Tes décrets se découvrirent ;
J'étais mort et je vécus.
Mais ma vie est faible encore
Et je sens, jusqu'à ce jour,
Dans ma foi qui vient d'éclore
Plus de remords que d'amour.
D'un passé qui m'humilie
J'entretiens mon souvenir ;
Je me contemple, et j'oublie
Le Dieu qu'il faudrait bénir.
O Dieu ! s'il faut
Qu'on te craigne,
Tu veux surtout être aimé.
Etre aimé, voilà ton règne
Ta gloire, c'est d'être aimé.
Qui ne t'aime ô Dieu fidèle
Foule d'un pied révolté
La loi sainte et paternelle
De la céleste cité.
Esprit du Dieu que j’adore,
Ah ! forme en moi ce soupir,
Ce feu qui n’a point encore
Réchauffé mon repentir.
Qu’à toi seul mon cœur se livre,
Et qu’il répète à jamais :
T’aimer, t’aimer, voilà vivre !
Fais-moi vivre, ô Dieu de paix !
Amen.