GAD 381. Ah ! pourquoi l'amitié
Ah ! pourquoi l'amitié
Gémirait-elle encore
Sur ceux qui, dans l'exil
Comme nous dispersés,
D'un jour consolateur
Ont vu briller l'aurore,
Et que vers Canaan
Dieu lui-même a poussés ?
Affranchis avant nous
Du mal qui nous dévore,
Ils ne sont pas perdus, (ter)
Ils nous ont devancés.
Oh ! combien ici-bas
Pesait à leur faiblesse
Ce fardeau de chagrins
Sur leur tête amassés !
Et que leur pauvre cœur
Comptait avec tristesse
Tant d'heures, tant de jours
Dans la douleur passés !
Nouveaux-nés de la tombe,
Et parés de jeunesse,
Ils ne sont pas perdus (ter)
Mais nous ont devancés.
Qu'il est doux dans les cieux,
Le réveil des fidèles !
Qu'avec ravissement,
Autour de Dieu pressés,
Ils unissent au son
Des harpes immortelles
Les hymnes de l'amour
Ici-bas commencés !
Amis joignons nos voix
A leurs voix fraternelles.
Ils ne sont pas perdus (ter)
Ils nous ont devancés.
Puisse la même foi
Qui consola leur vie
Nous ouvrir les sentiers
Que leurs pas ont pressés,
Et, dirigeant nos pieds
Vers la sainte patrie,
Où leur bonheur s'accroît
De leurs travaux passés,
Nous rendre ces objets
De tendresse et d'envie
Qui ne sont pas perdus (ter)
Mais nous ont devancés.
Amen.